Apaiser les traumatismes par le corps : pourquoi la parole ne suffit pas toujours, et comment le mouvement permet une libération plus profonde

Article publié sur le site: 20 août 2025 Auteur de l'article: Aurélie Kouéta Étiquette de l'article: danse thérapie
Apaiser les traumatismes par le corps : pourquoi la parole ne suffit pas toujours, et comment le mouvement permet une libération plus profonde
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Quand les mots atteignent leurs limites

Les traumatismes laissent des empreintes profondes. S’ils peuvent se raconter avec des mots, ils s’inscrivent aussi dans le corps, dans la respiration, la posture ou la mémoire musculaire. C’est pourquoi la parole seule ne suffit pas toujours à apaiser ces traces invisibles.

Les psychologues parlent de mémoire implicite : des émotions, des sensations ou des réflexes corporels qui persistent sans passer par le langage. Dans ces cas, le dialogue verbal peut être nécessaire mais pas suffisant. Le corps, lui, garde la mémoire des blessures et doit lui aussi être entendu.

Le corps comme lieu de mémoire

Les neurosciences ont montré que face à un stress intense ou un choc émotionnel, le corps enclenche des mécanismes de survie : tension musculaire, respiration bloquée, vigilance accrue. Ces réactions, utiles sur le moment, peuvent s’ancrer si elles ne sont pas relâchées.

C’est ce qu’on appelle parfois « l’empreinte somatique du trauma » : le corps continue de réagir comme si le danger était encore présent, même longtemps après l’événement. D’où l’importance de passer par le mouvement pour restaurer une sécurité intérieure.

Le mouvement comme voie de libération

Danser, marcher consciemment, improviser des gestes : ces expériences corporelles permettent de réactiver le flux de vie là où il s’était figé. Le mouvement ouvre un espace où l’on peut ressentir, exprimer et transformer les tensions accumulées sans forcément passer par le récit verbal.

Les approches somatiques — danse, respiration consciente, pratiques corporelles guidées — offrent une autre porte d’entrée vers l’apaisement. Elles permettent de rétablir un équilibre entre le corps et l’esprit, et d’accéder à une libération émotionnelle plus profonde.

Mettre en mots après avoir bougé

Si le mouvement est libérateur, il peut être enrichi par un temps de verbalisation. Après avoir dansé ou exploré des gestes, mettre en mots l’expérience aide à relier le vécu corporel à une prise de conscience. Ce va-et-vient entre le corps et la parole favorise une intégration plus complète.

Mon accompagnement : du corps à la conscience

J’accompagne les individus et les groupes à explorer le rôle du corps dans l’apaisement des blessures passées, à travers :

🔵Des séances de mouvement guidé pour exprimer les blocages physiques et émotionnels;

🔵Des espaces sécurisés où chacun peut expérimenter sans jugement, à son rythme ;

🔵Des moments de mise en mots pour relier l’expérience corporelle à une compréhension consciente ;

🔵Une démarche intégrative qui valorise la résilience, la créativité et la réappropriation de soi.

Danser l’apaisement : un chemin de réconciliation

Le corps n’est pas seulement le témoin des traumatismes : il peut devenir leur chemin de transformation. En lui donnant la possibilité de s’exprimer et de se libérer, on ouvre un espace de réconciliation intérieure. Les gestes deviennent alors des passages vers une sérénité retrouvée.

Apaiser ne signifie pas oublier, mais réhabiter son corps et son histoire avec plus de liberté. Et parfois, le premier pas vers cet apaisement est tout simplement… un mouvement.

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